Raz de marée à Bergues ?

Bonjour à tous !
Bien que ce texte ait été écrit au 24 Mars, la leçon des ch'tis reste d'actualité !

Qui ne s'est pas demandé si les déséquilibres au sein de sa famille ne
dépendaient pas aussi de son travail ou de son lieu d'affectation.

Qui alors, après bien des essais et un constat d'impuissance n'a jamais rêvé d'améliorer la qualité de vie familiale en agissant sur son travail ? Parfois en forçant un peu les choses..... Beaucoup de monde !
Peut on en vouloir alors à Philippe Abrams dans une situation de cadre stagnant depuis 11 années d'avoir voulu se faire muter pour offrir la mer et le soleil, la douceur du climat et la sensation de liberté à sa famille ?



Le souci : tous adoptant un raisonnement similaire, les places au soleil sont chers !
Pour les administrations comme pour beaucoup d'entreprises, il existe un gradient sur toute la France entre les postes préférables, le sud, et les places peu enviées, le nord. Devant le manque de candidat, ce dernier devient limite une affectation disciplinaire.
Ce film se donne pour mission de nous démontrer le caractère saugrenu de ce genre d'aprioris.

Pour avoir un peu voyagé,
je confirme la maladresse qu'il peut y avoir à confondre le soleil du climat propre à la région d'accueil et la chaleur humaine irradiante du fond du coeur de ses habitants.
- Trop de visiteurs pluriannuels et trop d'abus dans le sud amènent des réactions presque compréhensibles.
- Un climat parfois éprouvant et des difficultés historiques et continues font partager les ressources et construisent une tradition basée sur l'accueil et l'entre-aide dans le Ch'nord !

Oui ces phrases aussi sont réductrices, oh combien !
Ce d'autant plus que la rigueur et le manque de moyen est une règle de plus en plus générale. Mais un texte comme un film sont limités en longueur et les approximations sont inévitables.
Sachant cela, Dany Boon et Gad Merad ont pris le parti de se battre contre les moulins à vent avec une arme qu'ils manient en professionnels, l'humour ! Une comédie pour combattre les idées reçues sur sa région.

En découle un film à vous décoincer les zygomatiques.
Des grosses ficelles, oui, il y en a... notamment pour actionner les cloches du Carillon. Pourtant si le soleil pointait au dehors lors de la projection c'est après l'initiation linguistique du directeur de la poste de Bergues que la vraie chaleur s'est manifesté, venant de l'intérieur, sans calculs et en partage.



Chaque région subit ses étiquettes, images toutes faites basées sur d'ignares préjugés. Danny Boon ne pouvait qu'intéresser massivement ceux qui y vivent à l'année !
Se regarder avec autodérision dans un miroir qu'ils espèrent le moins déformant possible.
Mais comme l'humour est puissant et utilisé avec beaucoup d'humanité, ils en sortent grandit.
Il n'est pas impossible que par ces temps difficiles, beaucoup des 17 645 132 spectateurs soient allé voir ce film pour prendre une leçon des gens du nord ! A l'heure où la morosité envahit la nation, s'intéresser à nos spécificités régionales est aussi une façon de mettre de la couleur dans notre identité culturelle.

Oui Astérix à bien marché, à la hauteur de son lancement et de son casting démesurés. Le produit final étant décevant, "Bienvenu chez les Ch'tis" n'a eu qu'à surfer sur les retours positifs du bouche à oreille surpris pour lui voler la vedette.

Le capital sympathie ne se limite pas aux quatre personnages principaux.
Les excellents Philippe Duquesne, Anne Marivin, Guy Lecluyse et Zoé Félix, n'y sont pas étrangers. On les sent de plus en plus à l'aise dans leurs rôle et c'est avec regret que l'on constate la fin du film sans voir leur personnage davantage mis en avant, sans qu'ils aient eu l'occasion de donner le meilleur d'eux même. Line renaud, décriée par les locaux pour son accent trop parisien en fait certes beaucoup, mais cela fini à son avantage. Pas si caricaturale cette surprotection...du déjà vu... et pas spécifique aux Ch'tis !


Faire un film qu'acceptent et plébiscitent la grande majorité des Ch'tis avec essentiellement des acteurs vivants à Paris, des lieux détournés et une baraque à frite importé à Bergues... Il est là le tour de force ! L'on en mesure la hauteur lorsque l'office de tourisme de Bergues se trouve submergé par des français en plus des traditionnels Allemands et Néerlandais. Devant les questions orientées, les guides historiques ont dù établir des visites regroupant tous les lieux de tournage du film, photos à l'appuis !



Les records de fréquentation ont donnés lieux à des scènes jamais observées dans le nord.
Des complexes dédiant huit salles à un seul film tout en refusant des entrées ! Des exploitants de salles refusant de rendre leur copie du film, malgré 906 exemplaires, afin de prolonger l'affluence et maintenir la bonne humeur locale, le tout salué par "La Voie du Nord" et en moins de trois semaines !

Carton plein ?
Non mais un essai plutôt bien réussi !
Le genre de promotion aux retombées phénoménales dont rêve désormais chaque région de France afin d'exister malgré les préjugés nombrilistes des grandes cités !

Certains songent à une suite dans le sud... cela n'a til pas déjà été fait par d'autres ?

A bientôt Happy Visionneurs !

Eh oui, mais dans le nord on parle pas tous le ch'ti!

Mdr vous me faites rires (gentillement ein..)
C'est mignon si je peux me permettre de voir ce genre de post.. Parce que oui, le Ch'ti fait parti entierement du petit monde qui est le mien. Donc ça fait bizarre de voir des personnes "extérieures" en parler comme si c'était..différent enfaite.. Enfin je me comprends !

On dit eul l'nord ou din ch'nord.. C'est pareil.. Mais on parle pas tout le temps comme ça.. !

Sinon, le film est merveilleux.. Mais c'est dommage qu'il est fallu attendre un film pour qu'on se rende compte qu'on est pas des bouseux.. lol

Bon Post encore en tout cas !